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Préservation de la mémoire : hommage posthume et réhabilitation des victimes des événements du 20 juin 1981

L’instant était chargé d’émotion et l’ambiance était au recueillement, ce lundi 5 septembre 2016 à Casablanca, lors de l’inauguration officielle du cimetière des victimes des événements du 20 juin 1981.

Erigé en lieu de préservation de la mémoire, ce cimetière est ‘une manière de réhabiliter ces victimes, tristement promus au statut de victimes de violations graves des droits de l’Homme’, comme l’a souligné Mme Houria Esslami, membre du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) qui a présidé cette cérémonie.

Une page donc a été lue et probablement tournée par les familles des victimes ayant succombé  durant ces événements. Ces dernières, venues nombreuses ce jour de deuil, ont désormais un lieu de mémoire où ils peuvent se recueillir, dans la dignité, sur les tombes de leurs enfants disparus durant les tristement célèbres événements sociaux de 1981 suite à un usage excessif de la force.

L’instant était aussi solennel et hautement symbolique auxquels ont tenu à participer le président du CNDH, M. Driss El Yazami et son secrétaire général, M. Mohamed Essabbar ainsi que d’anciens membres de l’Instance équité et réconciliation (IER), des responsables gouvernementaux, des représentants des autorités locales et plusieurs acteurs associatifs. Les discours de circonstance étaient donc de rigueur. D’abord par Mme Fatéma Lourani, fille de l’une des femmes disparues durant ces événements, qui dans une allocution au nom des familles, a résumé toutes les souffrances qu’elles ont endurées ces dernières années. ‘On est là pour rendre hommage à ces personnes disparues. Ce cimetière est la preuve que la vérité fini toujours par se savoir. C’est un lieu de mémoire et une garantie pour la non répétition des violations’ a-t-elle souligné non sans émotion.

Pour sa part, M. Driss El Yazami et après être revenu sur les événements de 1981 a indiqué que l’ouverture de ce lieu de mémoire s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’Instance équité et réconciliation (IER) dans leur volet relatif à la préservation de la mémoire. Ajoutant que le processus d’établissement de la vérité, tel qu’il a été mené par l’IER puis par le Conseil, a permis de déterminer le lieu d’inhumation des victimes enterrés à quelques encablures du siège de la Protection civile à Casablanca.

Ce lieu de mémoire, aménagé en cimetière, accueille 81 tombes et des stèles commémoratives où sont gravés les noms des victimes ont été également installées. Elles témoignent du passé et interpelle sur l’avenir.

M. El Yazami a précisé en dernier lieu, qu’en coordination avec les familles et sous la supervision de la Commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) de Casablanca-Settat, le cimetière sera doté d’un espace qui servira à la diffusion des documents en lien avec ces événements (photos des victimes, documents et photos sur cet événement).

A l’issue de cette cérémonie, une convention de partenariat a été signée entre le CNDH et la Société marocaine de médecine légale (SMML) portant sur la coopération dans les domaines de la médecine légale et des droits de l’Homme.

Cette convention s’inscrit en droite ligne de la volonté du CNDH et de la Société marocaine de médecine légale de renforcer leur partenariat à travers notamment l’échange, le conseil et la concertation dans les domaines de la médecine légale et les droits de l’Homme, le renforcement des capacités des différents intervenants  et la promotion de la médecine légale en lien avec les droits de l’Homme.