La participation politique des PESH : pour des politiques et des lois inclusives
Limiter le droit à la participation politique des personnes en situation de handicap (PESH) dans le vote est une interprétation étroite et limitée de l’exercice de ce droit. La participation réelle de cette catégorie dans la vie politique, un droit garanti par la constitution, revêt en fait trois dimensions qui consistent en la garantie des conditions de l’exercice du droit de vote, la garantie de la participation au sein des partis politiques et le renforcement du droit de se porter candidat et d’accéder aux postes de décision.
Ce sont là les principaux points relevés par les participants à la rencontre sur la participation politique des PESH organisée le dimanche 14 février 2016 dans le cadre des activités du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) à la 22ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL).
L’occasion pour ces derniers de mettre en garde contre le risque que le débat sur la participation politique des personnes en situation de handicap soit conjoncturel, lié notamment aux échéances électorales, précisant que cette dernière ne peut se concrétiser que si elle s’érige en question sociétale sur laquelle il faudrait travailler en continu dans le cadre d’une approche cumulative des acquis.
Outre la nécessité de monitorer, suivre et collecter toutes les informations nécessaires en vue de procéder à une évaluation objective et réelle de la participation politique des PESH, les participants ont affirmé qu’il serait une erreur de limiter la lutte des PESH au sein des parti à la seule défense de leurs droits, mais il est nécessaire de profiter des expertises et des compétences qu’ils peuvent offrir dans différents domaines.
Les différents intervenants ont par ailleurs brossé un tableau des différentes contraintes qui entravent la pleine participation des personnes en situation de handicap dans la politique dont notamment la non prise en considération de la multiplicité et la diversité des handicaps (handicaps moteurs, auditifs, visuels…) dans la gestion de la question des accessibilité, ce qui entrave réellement leur indépendance.
Ils ont en dernier lieu appelé à la mise en œuvre des dispositions de la convention relative aux droits des personnes handicapées et de la Constitution notamment en matière d’égalité des chances, de l’élimination des discriminations basées sur le handicap.